L'entreprise de clous a toujours été dans l'air du temps et peut-être même à l'avant-garde. La PME est gérée par six collaborateurs – il n'y a pas de chef. Depuis de nombreuses années, la «Clouterie» pratique une philosophie qui place «les hommes avant le profit». Vu sous cet angle, il est donc logique qu'en 2013, l'entreprise a eu l'idée de réorganiser la PME en coopérative et de supprimer les échelons hiérarchiques. Les actions de la Fabrique Suisse de Clous SA, de même que l'entreprise et le terrain, appartiennent à 100 pour cent à la coopérative. «Ce modèle garantit le maintien de la «Clouterie» – l'avenir du terrain et de l'entreprise est entre nos mains», explique Rainer Thomann. Une autre étape a été l'introduction des 34 heures de travail par semaine en 2016. «À l'époque, on n'avait quasiment jamais entendu parler d'une semaine de quatre jours. Aujourd'hui, le modèle devient de plus en plus courant – alors que nous l'expérimentons depuis six ans», explique l'ancien directeur en souriant. Le modèle serait plus efficace et coûterait moins cher car au final, aucun gros salaire n'est versé à un dirigeant.
Milan Matic, chef de production, ajoute: «L'ambiance au sein de l'équipe est formidable: nous tirons tous sur la même corde et chacun est son propre chef – cela procure un sentiment positif, et j’en suis très fier.» Milan Matic travaille depuis 25 ans à la Fabrique Suisse de Clous et aimerait y rester jusqu'à sa retraite. À 50 ans, il voudrait ralentir un peu le rythme et réduire son temps de travail pour pouvoir passer plus de temps sur ses chers vélos de course. Comment y parvenir? Il ne le sait pas encore. Milan Matic suit le conseil de son collègue Rainer Thomann et s'adressera à un conseiller à temps.